Qualité du canola de l’Ouest canadien en 2022

Composition en acides gras

La teneur moyenne en acide érucique (C22:1) de la récolte de canola de 2022 est inférieure à la limite de quantification. Au cours des dernières années, la teneur moyenne en acide érucique des échantillons de canola classés no 1 a oscillé entre un taux sous la limite de détection et un taux de 0,01 % (tableaux 1 et 3, et figure 14a). Il s’agit d’une conséquence directe des efforts d’amélioration génétique entrepris par l’industrie canadienne de canola.

En 2022, la teneur moyenne en acide α-linolénique (C18:3) du canola de grade no 1 est de 8,2 %, soit une valeur inférieure à celle de 8,6 % enregistrée en 2021 et beaucoup plus faible que la moyenne quinquennale de 9,2 % (tableau 1 et figure 14b). Les échantillons de la Saskatchewan affichent la teneur moyenne en acide α-linolénique la plus faible (8,1 %). Les échantillons du Manitoba affichent une teneur en acide α-linolénique légèrement plus élevée (8,3 %), et les échantillons de la région Alberta-Rivière de la Paix affichent la moyenne la plus élevée (8,6 %; tableau 3). Cette année, l’emplacement a eu peu d’effet sur la teneur moyenne en acide α-linolénique, qui varie de 7,3 % à 9,0 %.

En 2022, la teneur moyenne en acide oléique (C18:1) des échantillons de canola classés no 1 est de 64,6 %, soit une valeur supérieure à celle de 64,2 % enregistrée en 2021 et à la moyenne quinquennale de 63,5 % (tableau 1 et figure 14c). La teneur moyenne en acide oléique la plus faible a été mesurée dans les échantillons du Manitoba (64,2 % en 2022 contre 64,3 % en 2021), tandis que la valeur la plus élevée a été observée dans les échantillons de l’Alberta (65,1 % en 2022 contre 63,8 % en 2021; tableau 3).

La teneur totale en acides gras monoinsaturés (AGMI) des échantillons de 2022 est de 65,8 % pour le Manitoba (65,9 % en 2021), de 66,2 % pour la Saskatchewan (66,0 % en 2021) et de 66,4 % pour la région Alberta-Rivière de la Paix (65,4 % en 2021). La moyenne pour l’Ouest canadien est de 66,0 %, soit la même valeur qu’en 2021 (tableau 3).

En 2022, la teneur en acide linoléique (C18:2; figure 14 d) a suivi une tendance semblable à la teneur en acide α-linolénique (figure 14 b), en réponse aux conditions de croissance chaudes et sèches, qui peuvent réduire la teneur en acide linoléique dans les graines de canola. La moyenne de 18,1 % de cette année est la plus faible des dix dernières années (figure 14d).

La teneur totale en acides gras polyinsaturés (AGPI) des échantillons de 2022 est de 26,6 % pour le Manitoba (26,9 % en 2021), de 26,2 % pour la Saskatchewan (26,9 % en 2021) et de 26,2 % pour la région Alberta-Rivière de la Paix (27,4 % en 2021). Il en résulte une moyenne globale de 26,3 % pour l’Ouest canadien, comparativement à 27,0 % en 2021 (tableaux 1 et 3). Dans le canola, la teneur en AGPI est liée directement aux teneurs en acide α-linolénique (C18:3) et en acide linoléique (C18:2). Après la floraison, les températures chaudes d’août 2022, combinées à des conditions proches de la sécheresse, notamment en Alberta et en Saskatchewan (figure 5), ont mené directement à une teneur en AGPI du canola encore plus faible qu’en 2021. En 2022, nous n’avons pas observé de différence dans la teneur en AGPI entre les régions du nord et du sud, car les températures étaient supérieures à la normale dans l’ensemble de la région productrice de canola, en particulier dans la région de la rivière de la Paix (figure 2).

La composition en acides gras (acide oléique, acide linoléique et acide α-linolénique) de la récolte de 2022 est différente de celle de 2021. On a constaté une augmentation de 0,4 % de l’acide oléique, une diminution de 0,3 % de l’acide linoléique et une diminution de 0,5 % de l’acide α-linolénique. Il en résulte que l’indice d’iode, qui représente le degré d’insaturation de l’huile, est plus bas en 2022 (109,5 unités) qu’en 2021 (110,9 unités; tableau 1). L’indice d’iode en 2022 est de 2,5 unités inférieures à la moyenne quinquennale de 112,0 unités (tableau 1). Il s’agit du plus faible indice d’iode observé depuis 2000 (figure 14e). Les indices d’iode moyens des échantillons de canola classés no 1 pour le Manitoba, la Saskatchewan et la région Alberta-Rivière de la Paix sont, respectivement, de 109,8 unités, 109,3 unités et 110,2 unités (contre 110,6, 110,5 et 111,7, respectivement, en 2021; tableau 3). Cette année, l’indice d’iode des échantillons individuels de canola classés no 1 se situe entre 104,2 et 117,8 unités, tandis qu’en 2021, il se situait entre 104,5 et 119,1 unités. Les échantillons de canola de grade no 2 présentent des indices d’iode légèrement plus élevés, des teneurs en acide linoléique et en acide α-linolénique plus élevées, et une teneur en acide oléique plus faible que les échantillons de canola de grade no 1 (tableau 3).

La teneur moyenne en acides gras saturés (AGS) est de 6,9 % en 2022, soit une valeur supérieure à celle de 6,6 % enregistrée en 2021 et à la moyenne quinquennale de 6,6 % (tableaux 1 et 3, et figure 14f). Depuis 2009, la teneur moyenne en AGS a varié de 6,6 % à 6,9 % (figure 14f). En 2022, la teneur moyenne en AGS est de 6,9 % dans les échantillons du Manitoba et de la Saskatchewan, mais plus faible (6,5 %) dans les échantillons de la région Alberta-Rivière de la Paix (tableau 3).

La composition en acides gras de la récolte de 2022 correspond bien à la composition en acide gras du canola qui a été exporté d’août à décembre 2022, comparativement à la saison d’expédition précédente (tableau 4). La teneur en acide oléique est plus élevée, et la teneur en acide α-linolénique et l’indice d’iode sont plus faibles comparativement à la saison d’expédition 2021-2022.