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Identification visuelle des petites graines oléagineuses et des graines de mauvaises herbes connexes

2. L'identification visuelle des petites graines oléagineuses

Le Aux termes du Guide officiel du classement des grains de la Commission canadienne des grains, les « petites graines oléagineuses » comprennent les graines de lin, de canola et de moutarde cultivée. Cependant, dans le cadre du présent manuel, les graines de lin ne sont pas traitées, et le terme « petites graines oléagineuses » désigne les graines de moutarde cultivée, de canola et de colza.

Pour l'inspecteur chargé du classement commercial des petites graines oléagineuses, il est essentiel de très bien maîtriser l'identification de ces graines ainsi que des graines de mauvaises herbes pouvant les contaminer. Cette maîtrise s'acquiert par une étude attentive des graines, au grossissement voulu, et par la consultation de descriptions précises des caractères et des techniques d'identification.

Certains caractères des graines sont relativement faciles à observer à l'oeil nu, mais les caractères les plus importants ne peuvent souvent être évalués qu'à l'aide d'un microscope. L'identification requiert un examen attentif des graines ainsi qu'une connaissance pratique des caractères ou combinaisons de caractères permettant de les distinguer. L'inspecteur commence par examiner l'échantillon à l'aide d'une loupe de poche grossissant dix fois, puis poursuit l'identification à l'aide d'un microscope stéréoscopique (loupe binoculaire) réglé au grossissement approprié.

Les caractères et la terminologie utilisés pour décrire les diverses classes et divers types de petites graines oléagineuses doivent permettre une interprétation facile de cette description, particulièrement lorsqu'il s'agit d'examen physique des graines. On peut arriver assez facilement à identifier un échantillon pur de l'une ou l'autre des classes de moutarde cultivée, mais il est beaucoup plus difficile d'identifier un mélange de ces classes et d'en séparer les graines de moutarde des champs, de canola ou de colza.

Classification

Les petites graines oléagineuses décrites dans le présent manuel comprennent les diverses classes de moutarde cultivée, de canola et de colza qui sont produites dans l'Ouest canadien. Plusieurs variétés de chaque classe sont cultivées, mais elles sont pratiquement impossibles à distinguer l'une de l'autre. D'ailleurs, il n'existe aucune norme officielle de pureté variétale pour les petites graines oléagineuses. Par conséquent, l'identification visuelle des variétés n'est pas abordée dans le présent manuel.

Moutarde cultivée

Les trois classes de moutarde cultivée sont la moutarde blanche, la moutarde chinoise et la moutarde brune.

Canola et colza

Les classes canola et colza se distinguent avant tout par leur utilisation finale, comme le montre la définition du terme « canola ».

Canola - La classe « canola » comprend les variétés de Brassica napus et Brassica rapa dont la teneur en acide érucique et en glucosinolates est suffisamment faible pour satisfaire aux normes définissant la qualité canola. Le canola est donc un mélange de ces deux espèces, dans des proportions variables. La culture de ces variétés est répandue dans l'Ouest canadien.

Colza - La classe « colza » comprend les variétés de colza qui ne satisfont pas aux normes définissant la qualité canola. Ces variétés ont généralement une forte teneur en acide érucique. Les deux espèces Brassica rapa et Brassica napus pourraient avoir des variétés de qualité colza. Le colza est cultivé en petites quantités, généralement dans le cadre de contrats.

Il se peut que les graines de canola et de colza soient impossibles à distinguer visuellement.

Brassica napus - Les grains des deux types qualitatifs de Brassica napus sont impossibles à distinguer visuellement. Brassica rapa - Les deux types de graines de Brassica rapa ne peuvent pas toujours être distinguées l'une de l'autre, car elles font partie de la même espèce et ont donc des caractères semblables. Cependant, les graines des plus anciennes variétés de qualité colza Brassica rapa pourraient se distinguer visuellement des variétés de Brassica rapa de qualité canola. Les graines de Brassica rapa de qualité colza sont détectées à l'occasion dans le canola, et ces graines doivent être reconnues comme Brassica rapa. Elles ne sont pas considérées comme des graines de mauvaises herbes. (Voir « Description et illustration des graines de chaque espèce » pour obtenir plus de détails.)

Graines de mauvaises herbes

Les graines de certaines mauvaises herbes constituent des impuretés fréquentes dans les lots de petites graines oléagineuses et sont donc traitées dans le présent manuel. Une de ces mauvaises herbes, la moutarde sauvage, est même désignée au Canada « mauvaise herbe nuisible principale ». Or, du point de vue botanique, cette espèce appartient à la même famille que les petites graines oléagineuses traitées dans le manuel. Dans les définitions officielles servant au classement des petites graines oléagineuses, les seuils de tolérance relatifs aux Mélanges non apparents s'appliquent aux graines de moutarde sauvage. Ces graines sont suffisamment différentes de celles des moutardes cultivées pour pouvoir être distinguées facilement, mais il est plus difficile de les reconnaître et de les séparer lorsqu'elles sont présentes dans les échantillons de canola ou de colza.

Procédure d'identification pour l'inspecteur des grains

La procédure employée pour l'identification des petites graines oléagineuses est différente de celle utilisée pour le classement du blé et de l'orge, parce que les graines oléagineuses sont beaucoup plus petites et que la plupart des observations doivent être faites au microscope. Cependant, les principes sont les mêmes dans les deux cas.

Avec l'expérience, la plupart des échantillons renfermant principalement une seule classe de graines oléagineuses peuvent être reconnus comme telle. La pureté de ces échantillons doit cependant être évaluée de manière plus précise à l'aide d'une loupe de poche 10x. S'il s'avère que l'échantillon renferme des graines d'autres classes, l'inspecteur doit poursuivre l'analyse à plus fort grossissement, à l'aide d'un microscope.

L'inspecteur commence par bien mélanger l'échantillon, puis en prélève une portion ayant le poids prescrit. Il place cette portion sur un plateau de plastique rectangulaire possédant deux rainures peu profondes, puis dépose le plateau sur la platine éclairée du microscope. L'inspecteur prélève nsuite les graines étrangères qui se trouvent en mélange dans l'échantillon, à l'aide de pincettes à main ou électriques, puis pèse ces graines afin de déterminer le pourcentage qu'elles représentent dans l'échantillon analysé. La taille de l'échantillon dépend de la classe ou du type de graines à analyser et du degré apparent de mélange.

Autres facteurs

Bien que les caractéristiques visuelles des graines ont relativement peu changé au fil du temps, il existe des situations qui pourraient avoir un impact sur l'identification et le classement des petites graines oléagineuses.

Les végétaux sont des organismes vivants qui pourraient évoluer et s'adapter aux changements dans leur environnement. Les programmes de sélection mettent au point de nouvelles variétés de végétaux, et les graines de ces nouvelles variétés pourraient être semblables aux autres graines existantes.

Les programmes de sélection visant la moutarde cultivée ont pour objectif la création de variétés de Brassica juncea de qualité canola. Il se pourrait que ces nouvelles variétés n'aient aucun autre marqueur distinctif parmi les caractères externes de la graine. Les graines de Brassica juncea de qualité moutarde pourraient donc être impossibles à distinguer visuellement des variétés de Brassica juncea de qualité canola.

On ne sait pas encore quel impact aura la mise au point de canolas et moutardes génétiquement modifiés (OGM). La modification du bagage génétique interne d'une graine ne s'accompagne généralement pas de changements dans les caractères externes utilisés pour son identification visuelle. Donc, les graines génétiquement modifiées sont extérieurement identiques à celles qui ne le sont pas.

Un problème déjà observé est l'apparition de graines de mauvaises herbes tolérant les herbicides. À mesure que certaines mauvaises herbes acquièrent une tolérance aux moyens de lutte chimique, elles se mettent à prospérer dans les champs cultivés, et leurs graines pourraient finir par se retrouver en proportion plus grande dans les cultures moissonnées. La quantité des graines de mauvaises herbes qui sont jugées nuisibles dans le grain classé, aux termes du Guide officiel du classement des grains ou des stipulations dans les contrats conclus avec les clients, va vraisemblablement ainsi augmenter, ce qui aura un impact sur le grade attribué à ces graines.

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