Qualité du canola de l’Ouest canadien en 2019
3. Bilan des conditions météorologiques et de la production
Bilan des conditions météorologiques et effets sur l’ensemencement et la récolte
Le bilan des conditions météorologiques et les cartes météorologiques (figures 2a et 2b) ont été obtenues auprès d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. La figure 3 montre la progression des travaux d’ensemencement et de récolte dans chaque province. Ces graphiques ont été dessinés avec les données contenues dans les rapports provinciaux, lesquels peuvent être consultés à pour le Manitoba, pour la Saskatchewan, et pour l’Alberta.
Figure 2a. Cartes des Prairies canadiennes indiquant les écarts des températures moyennes mensuelles par rapport à la normale durant la saison de croissance de 2019 (mai, juin et octobre 2019)
Mai 2019
(Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Juin 2019
(Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Octobre 2019
(Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Conditions d’ensemencement
Dans les Prairies, les températures d’avril ont été près de la normale : entre 2 °C de moins et 2 °C de plus que la normale. Cependant l’ensemencement a commencé près d’une semaine plus tard que l’année dernière au Manitoba et en Alberta. En mai, les températures globales ont été en moyenne de 3 à 4 °C plus fraîches que la normale (figure 2a). L’ensemencement a commencé au début du mois de mai et a progressé à un rythme régulier. À la fin mai et au cours de la première semaine de juin, l’ensemencement était terminé dans les trois provinces (figure 3). Les températures de mai et juin ont été plus fraîches que la normale (figure 2a), et les conditions d’humidité ont été problématiques, car certaines régions ont reçu des précipitations bien en dessous de la normale (figure 2b). À la fin du mois de mai, avec les conditions de sécheresse au Canada, on notait des zones anormalement sèches dans la plupart des prairies, avec en Saskatchewan et en Alberta, des zones non négligeables présentant des conditions de sécheresse grave (figure 2c). Des températures plus fraîches et un manque d’humidité ont entraîné un retard dans la germination des graines de canola. Enfin, des pluies opportunes ont permis aux graines de germer, mais la germination a été inégale dans de nombreux champs, donnant lieu à des productions inégales.
Figure 2b. Cartes des Prairies canadiennes indiquant les précipitations durant la saison de croissance 2019 – jours au cours desquels les précipitations étaient inférieures à 0,5 mm (mai à juin) et écarts par rapport à la moyenne en septembre 2019
Au 30 juin 2019
(Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Du 1er au 30 septembre 2019
(Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Source: Agriculture et Agroalimentaire Canada - Archive des cartes
Saison de croissance
Des températures plus fraîches que la normale (en moyenne 2 à 3 °C de moins) ont persisté pendant l’été dans la plupart des régions des trois provinces. En général, les cultures ont accusé un retard de deux semaines pour la majeure partie de la saison de croissance en raison de la germination tardive dans les trois provinces. Au Manitoba, en juin, les journées ont été assez chaudes avec des températures dépassant les 30 °C, mais les nuits ont été relativement fraîches avec des minimums à un chiffre. Des précipitations supérieures à la normale ont été la norme pour les mois d’été dans les prairies (figure 2b). Toutefois, ces précipitations ont été inégales. Au Manitoba, les précipitations ont été généralement localisées avec des orages violents donnant lieu à un ruissellement de surface et à de l’eau stagnante dans certaines régions. Au début du mois d’août, le Manitoba a connu des températures plus élevées que la normale avec des précipitations minimales, mais cela a changé radicalement à la fin du mois. En Saskatchewan, la partie est de la province a connu des conditions d’humidité élevées, tandis que le sud et l’est de l’Alberta étaient assez secs, le reste de la province, en particulier le nord et la région de la rivière de la Paix, ayant trop d’humidité. Pendant la plus grande partie de la saison de croissance, les principales causes de dommages aux cultures ont été soit des inondations localisées dues à un excès d’humidité, soit un manque d’humidité, des vents violents et de la grêle.
Figure 2c. Carte des conditions de sécheresse au Canada au 31 mai 2019
Carte des conditions de sécheresse au Canada au 31 mai 2019
(Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Figure 3 : Comparaison la progression de l’ensemencement et de la récolte au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta pour les saisons de croissance 2018 et 2019
Progression de l’ensemencement en 2018 et 2019
Progression de la récolte en 2018 et 2019
Conditions de récolte
Les travaux de récolte ont commencé à la fin août cette année, car le canola de 2019 avait une à deux semaines de retard sur le plan du développement pour cette période de l’année (figure 3). En septembre, des pluies fréquentes (figure 2b) et des températures plus fraîches que la normale ont considérablement retardé la récolte. À la mi-septembre, à peine 10 % du canola avait été récolté, contre plus de 40 % l’année dernière à la même période. Les premières chutes de neige se sont produites en Alberta et dans une partie de la Saskatchewan au cours de la dernière semaine de septembre, et elles ont été suivies par un gel meurtrier quelques jours plus tard (figure 3). La semaine de l’Action de grâce a été marquée par une chute de neige importante au Manitoba, qui a mis fin à toutes les activités de récolte. Quelques jours de temps chaud ont fait fondre la neige et ont aidé les producteurs du Manitoba à retourner dans les champs où les activités de récolte ont repris à un rythme effréné pour terminer la récolte. À la fin du mois d’octobre, la récolte était considérée comme terminée, avec environ 90 % du canola de 2019 récolté.
En Saskatchewan, la pluie et le temps frais ont retardé la récolte jusqu’en novembre. Le dernier rapport de récolte (18 novembre 2019) indiquait que, dans l’ensemble, 91 % du canola avait été récolté. Mais dans le centre-est de la province, 19 % du canola était encore dans les champs.
En Alberta, la récolte du canola de 2019 a été plus lente qu’en 2018 et s’est étirée jusqu’à la mi-octobre, car les pluies trop abondantes et les températures trop fraîches ont multiplié les arrêts de récolte pour les producteurs albertains. Le rapport final sur les cultures de l’Alberta indique que, dans l’ensemble, seulement 84,5 % du canola 2019 avait été récolté au 3 décembre 2019; environ 34 % et 20 % du canola semé dans la région de la rivière de la Paix et du nord-est de la province étaient encore dans les champs. Les graines de canola ont été récoltées trempées ou gourdes par de nombreux producteurs; elles ont donc dû être séchées avant d’être stockées en cellule. Cela risque de nuire à la qualité générale de la récolte au fil de la saison d’expédition.
À l’heure actuelle, il y a encore beaucoup de canola dans les champs. Ces champs devront être récoltés au printemps 2020, et une situation similaire à celle du printemps 2017 pourrait se produire. Des graines de canola de printemps classées Canola, Canada n° 1 pourraient être mélangées à la récolte de l’automne 2019 et exportées ou broyées au Canada.
Production
En 2019, on estime que les producteurs de canola ont ensemencé 8 480,6 milliers d’hectares en canola, soit environ 8 % de moins qu’en 2018 (9 232,2 milliers d’hectares), et seulement environ 1,7 % de moins que la moyenne quinquennale (tableau 2). Cette année, on estime que 161,4 milliers d’hectares n’ont pas été récoltés, contre 112,5 milliers en 2018. Statistique Canada rapporte pour le canola de l’Ouest canadien un rendement moyen de 2 242 kg/ha en 2019, légèrement plus élevé que celui de 2018 (2 231 kg/ha) et que la moyenne quinquennale (2 208 kg/ha). En 2019, c’est le Manitoba qui a enregistré le rendement moyen le plus élevé (2 354 kg/ha, contre 2 427 kg/ha en 2018), suivi de la Colombie-Britannique (2 331 kg/ha en 2019 contre 2 281 kg/ha en 2018) et de l’Alberta (2 259 kg/ha en 2019 contre 2 172 kg/ha en 2018). Cette année, le rendement le plus faible a été observé en Saskatchewan, avec 2 200 kg/ha (2 205 kg/ha en 2018). En janvier 2020, Statistique Canada a rapporté que la production canadienne de 2019 était estimée à 18,682 millions de tonnes métriques, soit environ 1,7 million de tonnes métriques de moins que la production de l’année dernière et environ 2,5 millions de tonnes métriques de moins que la production record de 2017 (21,328 millions de tonnes métriques), mais semblable à celle de la moyenne quinquennale (18,682 millions de tonnes métriques). En 2019, les productions provinciales du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique représentaient 16,4, 54,3, 28,5 et 0,4 % (16,3, 53,7, 28,9 et 0,4 % en 2018) de la production totale de canola au Canada, respectivement (tableau 2).
Superficies ensemencées | Superficies récoltées | ProductionNote de bas de page 1 | |||||||
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en milliers d’hectares | en milliers d’hectares | en milliers de tonnes | |||||||
2019 | 2018 | de 2014 à 2018 | 2019 | 2018 | de 2014 à 2018 | 2019 | 2018 | de 2014 à 2018 | |
Manitoba | 1 338,6 | 1 382,4 | 1 308,4 | 1 298,5 | 1 367,5 | 1 292,9 | 3 056,3 | 3 318,4 | 2 888,5 |
Saskatchewan | 4 674,1 | 4 997,9 | 4 713,0 | 4 604,2 | 4 955,0 | 4 682,1 | 10 130,5 | 10 927,1 | 10 059,8 |
Alberta | 2 401,2 | 2 755,9 | 2 668,6 | 2 355,6 | 2 703,0 | 2 634,4 | 5 320,1 | 5 870,6 | 6 100,6 |
Colombie-Britannique | 34,7 | 55,4 | 53,2 | 30,9 | 54,3 | 41,9 | 72,0 | 123,9 | 87,0 |
Canada | 8 480,6 | 9 232,2 | 8 628,1 | 8 319,2 | 9 119,7 | 8 534,9 | 18 648,8 | 20 342,5 | 18 682,1 |
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