Qualité du canola de l’Ouest canadien en 2020

Composition en acides gras

La teneur moyenne en acide érucique (C22:1) de la récolte de canola de 2020 était de 0,01 %. Au cours des dernières années, les échantillons de canola canadien classés Canola, Canada no 1 oscillaient entre un taux sous la limite de détection et un taux de 0,01 % (tableaux 1 et 3, figure 14a). Tout comme pour les teneurs totales en glucosinolates, ces faibles valeurs sont le résultat direct des efforts d’amélioration génétique consentis par l’industrie canadienne du canola.

Dans les échantillons de Canola, Canada no 1, la teneur moyenne en acide α-linolénique (C18:3) de 8,9 % est plus d’un point de pourcentage inférieure à la valeur moyenne de 2019 (10,0 %) et semblable à celle enregistrée en 2018 (8,7 %), une année où les conditions chaudes du mois d’août étaient similaires à celles de 2020 (figure 14b). Cette moyenne est de 0,6 % inférieure à la moyenne quinquennale de 9,5 % (tableau 1, figure 14b). Cette année, ce sont les échantillons de la Saskatchewan qui ont présenté les moyennes les plus basses, avec 8,0 %, comparativement à ceux du Manitoba, avec 8,4 %, et de la région Alberta-Rivière de la Paix, à 9,9 % (tableau 3). La moyenne annuelle de cette année est la deuxième plus faible des dix dernières années, après 2018 (8,7 %; figure 14b).

Dans les échantillons de la récolte de 2020 classés Canola, Canada no 1, la teneur moyenne en acide oléique (C18:1) de 63,9 % est plus élevée que celle enregistrée en 2019 (62,4 %) et que la moyenne quinquennale (63,0 %; tableau 1, figure 14c). La plus faible teneur en acide oléique enregistrée était celle des échantillons de la région Alberta-Rivière de la Paix (62,7 %), tandis que la plus élevée était celle des échantillons de la Saskatchewan (65,1 %; tableau 3).

La teneur totale en acides gras mono-insaturés (AGMI) était de 65,8 % (64,8 % en 2019) dans les échantillons provenant du Manitoba, de 66,7 % (64,5 % en 2019) dans ceux de la Saskatchewan et de 64,3 % (63,1 % en 2019) dans ceux de la région Alberta-Rivière de la Paix, ces résultats établissant la moyenne à 65,4 % pour l’ensemble de l’Ouest canadien (64,0 % en 2019; tableau 3).

La teneur en acide linoléique (C18:2; figure 14d) suit la même tendance que la teneur en acide α-linolénique (figure 14b) en ce qui a trait aux conditions environnementales : des conditions ambiantes chaudes et sèches peuvent réduire la teneur en acide linoléique des graines de canola. La moyenne de cette année est l’une des plus basses des dix dernières années (figure 14d).

La teneur totale moyenne en acides gras polyinsaturés (AGPI) était de 26,8 % (27,9 % en 2019) dans les échantillons provenant du Manitoba, de 26,0 % (28,4 % en 2019) dans ceux de la Saskatchewan et de 28,5 % (29,8 % en 2019) dans ceux de la région Alberta-Rivière de la Paix, ces résultats établissant la moyenne à 27,3 % pour l’ensemble de l’Ouest canadien (28,8 % en 2019; tableaux 1 et 3). La teneur en AGPI du canola est directement reliée aux teneurs en acide α-linolénique (C18:3) et en acide linoléique (C18:2). Les températures chaudes du mois d’août (figure 5), après la floraison, ont été directement responsables de la faible insaturation totale de l’huile dans les graines de canola de la récolte de 2020, et donc, de la baisse de la teneur en AGPI par rapport à l’an dernier. Les températures chaudes n’ont pas eu la même incidence dans les régions du nord et du sud des Prairies, ce qui explique les écarts dans les teneurs en AGPI d’une région à l’autre.

La composition en acides gras (acides oléique, linoléique et α-linolénique) de la récolte de 2020 était très différente de celle de la récolte de 2019 (+1,5 %, -0,4 % et -1,1 %). Il en résulte que l’indice d’iode, qui est une représentation de l’insaturation totale de l’huile, est très différent de celui de l’an dernier. À 111,2 unités, soit 2,4 points de moins qu’en 2019 (113,7 unités) et 1,6 unité de moins que la moyenne quinquennale (112,8 unités; tableau 1), l’indice d’iode moyen de la récolte de 2020 est le plus faible enregistré dans les dix dernières années (figure 14e). Pour le Canola, Canada, no 1, les indices d’iode moyens étaient de 110,3 (112,1 unités en 2019), 109,2 (113,4 unités en 2019) et 113,3 (115,1 unités en 2019) pour le Manitoba, la Saskatchewan et la région Alberta-Rivière de la Paix, respectivement (tableau 3). Cette année, les indices d’iode des échantillons individuels classés Canola, Canada no 1 variaient de 103,6 à 121,5 unités (105,2 à 121,5 unités en 2019). Les échantillons classés Canola, Canada no 2 présentaient des indices d’iode moyens plus élevés, des teneurs en acide linoléique et en acide α-linolénique plus élevées ainsi que des teneurs en acide oléique plus faibles que les échantillons classés Canola, Canada no 1 (tableau 3).

La teneur moyenne en acides gras saturés était de 6,8 % en 2020, une valeur légèrement supérieure à celle de 2019 (6,6 %) et à celle de la moyenne quinquennale (6,6 %; tableaux 1 et 3). Depuis 2009, les teneurs moyennes en acides gras saturés varient de 6,6 % à 6,9 % (figure 14f). En 2020, les teneurs moyennes en acides gras saturés des échantillons du Manitoba (6,9 %) et de la Saskatchewan (6,9 %) étaient plus élevées que celles des échantillons de la région Alberta-Rivière de la Paix (6,7 %).

Depuis 2009, les teneurs totales en acides gras saturés, qui sont régulées à l’aide des efforts d’amélioration génétique, se sont avérées stables, à moins de 7,0 %, oscillant entre 6,6 % et 6,9 % (figure 14f). Cependant, les autres acides gras (à l’exception de l’acide érucique) sont grandement influencés par la variété génétique et l’environnement. Cette année, les teneurs en acides oléique, linoléique et α-linolénique des échantillons individuels classés Canola, Canada no 1 variaient respectivement de 56,1 % à 68,8 %, de 13,8 % à 24,2 % et de 5,1 % à 14,0 %. Les échantillons de canola de la partie sud de la région Alberta-Rivière de la Paix (districts agricoles nos 1, 2 et 3) avaient une composition en acides gras très différente de celle des échantillons de canola issus de la partie nord de cette région (districts agricoles nos 4, 5, 6 et 7). Les échantillons provenant des régions septentrionales des Prairies, particulièrement du nord de la région Alberta-Rivière de la Paix, avaient un taux d’insaturation plus élevé que ceux provenant des régions du sud. Les conditions de croissance plus chaudes que l’an dernier ont contribué à abaisser les moyennes d’insaturation par rapport à 2019.

La composition en acides gras de la récolte de 2020 transparaît dans la composition en acide gras du canola exporté entre août et décembre 2020, comparativement à l’an dernier (tableau 4). Les teneurs moyennes en acides oléique et α-linolénique des exportations de canola commercialement propre de même que les indices d’iode moyens qui en résultent enregistrés au début de la saison des expéditions (août à novembre) étaient différents de ceux de décembre 2020 et de la saison d’expédition précédente (août 2019 à juillet 2020). La teneur en acides gras saturés du canola exporté jusqu’en décembre 2020 (6,8 %) était plus élevée que celle de la saison d’expédition précédente (6,6 %), témoignant hautement de la saison de récolte de 2020. On s’attend à ce que les teneurs en acide érucique demeurent très faibles lors de la prochaine saison d’expédition (en deçà de 0,1 %), puisqu’elles étaient très faibles en 2020.