Étude des tendances concernant l’ergot dans les cultures céréalières canadiennes

Excroissances d’ergot, ou sclérotes, dures et violacées.

Excroissances d’ergot, ou sclérotes, dures et violacées.

Au Canada, l’ergot est un facteur de classement des grains pour de nombreuses cultures céréalières, notamment pour le seigle, l’orge, l’avoine, le blé panifiable, le blé dur et la graine à canaris. Ces cultures constituent d’importantes exportations canadiennes et sont des sources de nourriture importantes pour les humains et les animaux; l’industrie céréalière a donc un grand intérêt à comprendre la fréquence et le degré de gravité de l’ergot dans les cultures canadiennes. Dans le cadre de l’étude la plus robuste effectuée à ce jour concernant l’ergot dans les grains canadiens, nous avons analysé les tendances concernant l’incidence et le degré de gravité de l’ergot ainsi que la présence d’alcaloïdes de l’ergot au cours des 25 dernières années afin de mieux comprendre l’évolution de l’ergot au fil du temps.

L’ergot est une maladie fongique des végétaux qui affecte les cultures céréalières et les graminées d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Australie. Lorsqu’une plante est touchée par l’ergot, les grains sont remplacés par des sclérotes d’ergot. Ces sclérotes d’ergot sont durs et noirs ou violet foncé. Lorsque des sclérotes d’ergot sont présents au moment de la mouture, la farine obtenue est décolorée et présente des taches sombres. Les sclérotes d’ergot contiennent par ailleurs des substances chimiques qui sont toxiques pour les humains et les animaux, même en petites quantités.

Nous avons examiné les données sur les échantillons fournis par des producteurs dans le cadre du Programme d’échantillons de récolte et les échantillons prélevés de cargaisons destinées à l’exportation dans le cadre du programme de surveillance des cargaisons. Les données tirées de plus de 230 000 échantillons de grain prélevés par les producteurs de 1995 à 2020 montrent que le seigle est le produit le plus touché par l’ergot, suivi du blé, de l’orge et de l’avoine.

Dans l’ensemble, nous avons constaté que si l’ergot a été observé plus fréquemment au fil du temps dans les échantillons de récolte annuelle, la concentration de sclérotes d’ergot dans les échantillons n’a pas augmenté. Les données concernant les alcaloïdes de l’ergot provenant du programme de surveillance des cargaisons ont également montré que le réseau canadien de manutention des grains en vrac parvient à gérer la présence de l’ergot.

Citation

Nos résultats indiquent que, si le nombre d’échantillons touchés par l’ergot a augmenté, la quantité d’ergot observée dans les échantillons de grain n’a quant à elle pas augmenté et est bien gérée par la chaîne canadienne de manutention des grains.

Sean Walkowiak, Ph. D.
Gestionnaire de programme, Microbiologie et génomique des grains
Laboratoire de recherches sur les grains

Sean Walkowiak, Ph. D.

Article de recherche intégral

Walkowiak, Sean, et coll. « Ergot in Canadian cereals – relevance, occurrence, and current status », Canadian Journal of Plant Pathology, vol. 44, no 6 (2022), p. 793-805. https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/07060661.2022.2077451 (en anglais)

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