Établissement et modification des grades grain

Au Canada, les grades de grain sont établis ou modifiés après un examen attentif et de la recherche approfondie. Bien que le système soit assez souple pour répondre aux besoins changeants des producteurs, de l’industrie et des clients, il est également stable et fiable.

La Commission canadienne des grains établit les normes et les caractéristiques des grades de grain en fonction des recommandations formulées par les deux comités de normalisation des grains, l’un représentant l’Est du Canada et l’autre représentant l’Ouest du Canada.

Les comités de normalisation des grains bénéficient des renseignements et de l’expertise fournis par les comités consultatifs de normalisation des grains pour certaines cultures, dont le blé, l’orge, les oléagineux et les légumineuses.

Processus de modification des grades

1. Communication des préoccupations

Toute personne peut soulever une préoccupation relative au classement, à un problème de qualité ou à toute caractéristique figurant dans le Guide officiel du classement des grains en communiquant avec un membre d’un comité de normalisation des grains ou d’un comité consultatif, ou avec la Commission canadienne des grains. Le membre du comité de normalisation des grains ou du comité consultatif porte la question à l’attention du comité consultatif concerné aux fins de discussion.

2. Discussion au sein du comité consultatif de normalisation des grains et étude scientifique

Les membres du comité consultatif discutent de l’incidence possible d’une modification sur l’industrie des grains et les acheteurs de grain canadien. Le comité consultatif décide s’il faut étudier la question de façon plus approfondie. Dans l’affirmative, le comité consultatif sollicite les commentaires des intervenants et prend les dispositions nécessaires pour que de la recherche scientifique soit menée, au besoin.

3. Décision du comité consultatif de normalisation des grains

Une fois les consultations et la recherche terminées, les résultats sont communiqués au comité consultatif à des fins de discussion et d’examen supplémentaires. À cette étape, les membres du comité consultatif peuvent :

  • demander une évaluation plus approfondie,
  • choisir de ne pas appuyer la modification proposée,
  • recommander que le comité de normalisation visé appuie la modification proposée.

4. Discussion et décision du comité

Le Comité de normalisation des grains de l’Est ou le Comité de normalisation des grains de l’Ouest discute de la recommandation et prend l’une des mesures suivantes :

  • il demande une évaluation plus approfondie,
  • il choisit de ne pas appuyer la recommandation,
  • il choisit d’appuyer la recommandation.

Si le comité appuie une recommandation visant la modification d’une caractéristique ou d’un grade en particulier, la Commission canadienne des grains examinera attentivement la recommandation avant d’apporter la modification dans le Guide officiel du classement des grains.

5. Annonce de la modification apportée au classement

Toute modification apportée aux caractéristiques des grades actuelles est annoncée bien avant le début de la nouvelle campagne agricole afin de donner aux membres de l’industrie, notamment aux producteurs, le temps de s’adapter au changement.

Exemple : grains fusariés

Le seuil de tolérance pour les grains de blé endommagés par la fusariose a été modifié en 2011.

Les grains fusariés sont des grains minces ou échaudés d’apparence crayeuse. La fusariose est causée par le Fusarium graminearum, champignon qui infecte le blé. Celui-ci contient du désoxynivalénol (DON), substance toxique tant pour les humains que pour les animaux.

Les seuils de tolérance s’appliquant aux grains fusariés ont été rajustés, car les résultats de la recherche menée par la Commission canadienne des grains ont révélé qu’une nouvelle souche du Fusarium graminearum contenait une quantité accrue de désoxynivalénol par rapport aux autres souches. Cela signifiait que la relation entre la quantité de grains fusariés et la teneur en désoxynivalénol n’était plus exacte. Il fallait donc rajuster les seuils de tolérance afin que les expéditions de blé respectent les seuils établis par les clients.